Tout va bien : votre enfant s’endort paisiblement chaque soir, fait ses nuits et se réveille en pleine forme.
Enfin, tout ALLAIT bien.
Car voilà que depuis quelque temps il pleure la nuit, s’agite, semble inconfortable. Votre enfant a un sommeil perturbé.
Souffre-t-il de terreurs nocturnes ou de cauchemars ? Que faut-il faire dans ces cas respectifs ?
Bien qu’ils affectent une proportion significative d’enfants de tous âges, peu d’études ont été menées au sujet de ces troubles du sommeil chez les plus jeunes.
Tous les enfants peuvent faire des terreurs nocturnes ou des cauchemars et ces deux phénomènes ne sont pas les mêmes. Comment différencier ces troubles du sommeil ? Je vous donne les clés pour favoriser le retour des nuits sereines.
Les cauchemars chez les plus petits
Les cauchemars sont très courants chez les enfants. Il s’agit de rêves angoissants, qui permettent à votre enfant de se libérer de son stress et de ses angoisses de la journée. Même s’ils peuvent être difficiles à vivre, ils sont donc positifs et nécessaires au bon développement de votre enfant.
Les enfants commencent à cauchemarder aux alentours de 18 mois. Ces mauvais rêves surviennent en fin de nuit, pendant le sommeil paradoxal. Votre enfant se réveille alors apeuré, en pleurs et vous réclame. Souvent, il se souviendra de son cauchemar le lendemain matin.
Voici de quoi cauchemardent le plus souvent les enfants : de créatures ou d’animaux malveillants, de poursuite, d’abandon, d’enlèvement ou de catastrophe naturelle.
Le retour au sommeil peut être compliqué si la peur du cauchemar persiste. Il est donc important de dialoguer la journée, et si besoin, au réveil.
Les enfants souffrant de cauchemars peuvent essayer de pratiquer la « thérapie par répétition de l’imagerie mentale » (RIM). Dans un premier temps, l’enfant explique ou dessine son cauchemar. Puis il le réexplique (ou le redessine) en rendant son contenu positif. Avant de dormir, il peut revisualiser ses dessins positifs ou raconter à nouveau la version améliorée.
Que faire en cas de cauchemars chez l’enfant ?
À l’instant T, après un cauchemar de votre enfant, votre rôle est de le rassurer, de l’aider à s’apaiser. Redonnez-lui son doudou s’il en a un, proposez-lui de boire un peu d’eau. Favorisez le retour au calme et donc au sommeil.
Votre enfant garde un souvenir (plus ou moins clair) des cauchemars, alors s’il vous en parle, prenez le temps de l’écouter, sans banaliser ce qu’il vous raconte. Car rappelons-le, le cauchemar lui paraît réel. Je suis d’ailleurs sûre que vous faites vous-même parfois de mauvais rêves très réalistes.
Expliquez à votre enfant que c’est un mauvais rêve, qu’il est en sécurité et que même les grands font des cauchemars.
Ce n’est qu’aux alentours de 4 ans que votre enfant sera capable de faire la différence entre le monde réel et les cauchemars. Il a pour autant toujours besoin de se sentir rassuré par ses parents après un mauvais rêve. Vous pouvez pour cela lui montrer en pratique qu’il n’y a pas de monstre sous son lit, que la porte d’entrée est bien verrouillée et qu’il se trouve en sécurité.
Gronder votre enfant parce qu’il vous réveille suite à un cauchemar n’est pas une bonne idée : cela risque de cristalliser ses angoisses et de les empirer. Il a besoin de votre présence et c’est la meilleure réponse que vous puissiez lui apporter.
Au moment du coucher, parlez-lui de choses positives : racontez-lui des histoires avec des personnages qu’il affectionne, évoquez toutes les activités prévues pour le lendemain… Créez une routine du coucher sereine et apaisante, qui lui plaît. Vous pouvez par exemple y intégrer des exercices de respiration pour favoriser la relaxation.
À quoi ressemblent les terreurs nocturnes ?
Lors d’une terreur nocturne, votre enfant pleure, crie, se débat, a les yeux ouverts, mais semble absent, ne vous reconnaît plus, semble désorienté, transpire… Puis tout redevient calme.
Oui, car il est en plein sommeil (même s’il a les yeux ouverts !), la terreur nocturne se rapproche du somnambulisme.
Cela peut vous paraître spectaculaire en tant que parents, mais rassurez-vous, votre enfant n’a pas conscience de ce phénomène, il n’en garde d’ailleurs aucun souvenir. Alors inutile de lui en reparler le lendemain.
Les terreurs nocturnes se produisent dans les 2 heures suivant le coucher, pendant le sommeil lent profond. Ce trouble du sommeil apparaît en général avant 4 ans, et concerne environ 40 % des moins de 6 ans.
L’origine est principalement le manque de sommeil (dû par exemple à un changement important dans sa vie ou à l’arrêt des siestes), alors assurez-vous que votre enfant dort suffisamment. Selon son âge, ses besoins évoluent, mais il est nécessaire que son sommeil reste réparateur et suffisant. Pour faire le point à ce sujet, n’hésitez pas à faire appel à une conseillère en sommeil.
S’il est malade ou fiévreux, votre enfant peut aussi être plus sujet à ces épisodes hallucinatoires. Il s’agit également d’un trouble héréditaire. Renseignez-vous sur votre sommeil et sur celui de votre famille proche pour en savoir plus.
Que faire face aux terreurs nocturnes ?
Contrairement aux cauchemars, la meilleure chose à faire en cas de terreur nocturne est de ne pas intervenir physiquement. Ne touchez pas un enfant en proie à une terreur nocturne.
Pourquoi ?
Car, pendant cet épisode, votre enfant dort encore et n’a pas conscience de ce qui lui arrive. En le touchant, vous risquez de le réveiller et donc de le perturber, du fait qu’on l’interrompt brutalement en plein cycle de sommeil.
La seule chose à faire dans cette situation est de veiller à sa sécurité, lui parler doucement pour le rassurer et l’inviter à poursuivre son sommeil. S’il s’est assis ou levé de son lit, attendez qu’il s’y recouche de lui-même. S’il finit par se réveiller vraiment, n’affichez pas un visage perturbé : rappelez-vous qu’il n’a pas conscience de ce qui vient de se dérouler. Cela risquerait de l’inquiéter et de créer de nouvelles angoisses nocturnes.
Il n’existe pas de traitement contre les terreurs nocturnes. Si elles sont dues à un manque de sommeil, proposez à votre enfant des plages de sommeil plus longues et un rythme de vie régulier. Au besoin, réintégrez une sieste. Si vous souhaitez en savoir plus sur les terreurs nocturnes et les cauchemars, contactez-moi.
En revanche, si les terreurs nocturnes interviennent de manière répétitive (plusieurs fois par semaine, plusieurs semaines durant), mieux vaut en parler à votre pédiatre ou médecin de famille qui pourra explorer d’autres pistes.